Connaissez-vous #bepog ? Une initiative pour la valorisation des métiers techniques

Interview de Pierre-Yves Kohler, directeur de FAJI SA

arcjurassien.ch : Tout d’abord, pouvez-vous nous expliquer en quelques mots en quoi consiste le projet #bepog et quels sont ses objectifs ?

Pierre-Yves Kohler : Que serait l’Arc jurassien sans ses milliers de PME industrielles et ses dizaines de milliers d’employés très qualifiés sans qui l’horlogerie, le médical ou la micromécanique n’existeraient pas ? Rien !

Aujourd’hui l’existence même de cette industrie est remise en question simplement parce qu’elle risque de manquer de main d’œuvre qualifiée. Le programme #bepog est composé de nombreuses activités et actions de communication visant à valoriser les métiers techniques auprès des jeunes, de leurs parents et de leurs enseignants. L’objectif est un changement de perception par rapport aux métiers techniques. 

Oui ce sont des métiers d’avenir, oui ils offrent des potentialités de travail intéressants, oui ils sont très intéressants et modernes… et oui bien entendu ils sont autant ouverts aux filles qu’aux garçons.

Comment est-ce que le projet a vu le jour ? 

Ce sont les ministres des quatre cantons de l’Arc jurassien qui sont arrivés à la conclusion que sans une action coordonnée, toute notre région allait manquer de main d’œuvre qualifiée à moyen terme. Et les études récentes de Swissmem le confirment malheureusement. Ces cinq prochaines années, près de 18'000 personnes vont manquer chaque année en Suisse dans les métiers techniques.

Dans quelle mesure le PMO Arc jurassien a permis de concrétiser le projet ? 

C’est simple, sans le PMO le projet n’aurait pas pu exister. Il permet d’apporter une assise financière minimale pour commencer à travailler. Malheureusement toutes les actions de communication et activités coûtent très cher et demandent beaucoup de temps et d’efforts.

Quel est le bilan que vous tirez du projet #bepog actuellement au regard des impacts concrets sur les entreprises industrielles de l’Arc jurassien ?

Le bilan n’est pas encore totalement satisfaisant. En ce qui concerne les points d’amélioration, nous n’avons malheureusement pas pu fédérer aussi largement que nous l’aurions souhaité. Pour les points positifs, nous avons touchés plusieurs milliers d’élèves et d’enseignants et nous disposons de matériel de promotion d’une excellente qualité. En termes de résultats, nous avons des éléments qualitatifs à donner : plusieurs responsables de ressources humaines d’entreprises de l’Arc jurassien ainsi que des enseignants et/ou responsables d’écoles techniques nous ont fait savoir qu’ils avaient bien perçu que le niveau d’information et d’intérêt envers les métiers techniques était en hausse. 

Nous sommes conscients que c’est un travail de longue haleine, nous devons surmonter des préjugés centenaires.

Quelles sont les perspectives et les prochaines étapes ?

Nous allons continuer nos activités. Les entreprises ont plus que jamais besoin de main d’œuvre qualifiée. Nous travaillons activement à trouver des partenaires financiers et à rationaliser les activités du programme pour nous permettre de continuer même si nous ne disposons plus d’un même apport financier à l’avenir. Plusieurs pistes sont à l’étude.

Je tiens à relever que les entreprises de l’Arc jurassien jouent bien le jeu et sont très facilement volontaires pour nous aider dans des activités. Qu’elles soient ici remerciées. Je remercie également nos partenaires financiers qui nous permettent d’en faire plus pour cette cause qui est indispensable à notre région.